Un lieu atypique

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La formation du Domaine du Manet commença sans doute à l’époque templière et la FERME DU MANET fut certainement à l’origine, une possession dépendant dela Commanderie des Templiers de la Villedieu. Une tradition veut que les lieux appelés l’Epine, l’Epinay ou l’Espine étaient un point géographique doublant toutes les commanderies du Temple où débouchait un souterrain stratégique nécessaire à la défense de la Commanderie. Or au Moyen Age, le bois entourant le Manet s’appelait Bois de Lespinay et la FERME DU MANET est exactement à l’Est de la Villedieu, à 3 kms à vol d’oiseau...

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Seul un document de 1206, relatant les différents entre l’Abbé Henri de Saint-Denis et le Frère Colloches, procureur des maisons du Temple, laisse supposer que le bois de TRAPPES, donc le Manet, entrait dans les possessions du Temple.

Mais c’est à partir de la création de l’Abbaye de Port-Royal que l’on peut suivre plus précisément l’histoire du Domaine du Manet. Le secteur dépendait au 13ème siècle, du fief de Guy de Chevreuse (qui donna son nom à GUYANCOURT) et qui fit don à la nouvelle Abbaye, de plusieurs parcelles de terres arables ou non : ainsi entre 1237 et 1262, 146 arpents (65 hectares environ) furent réunis entre les Granges et Montigny pour former la base de ce qui devint le Domaine du Manet.

Le Domaine ne fit que croître et embellir jusqu’à la Révolution où les 168 hectares sont rachetés aux Dames de Port-Royal par le dernier fermier de l’Abbaye: Achille Raymond HUART.

Mais déjà au 18ème siècle, une grande lignée de fermiers audacieux avait fait de ce domaine, la pointe avancée des techniques agricoles. On retiendra en particulier le nom de Louis Michel DAILLY qui a laissé dans le monde agricole, un nom connu.

A la fin , la cour est bordée d’une manière discontinue de bâtiments qui abritent la maison du fermier, deux écuries, une vacherie, la laiterie, une bergerie, deux granges, un pressoir et un monumental colombier. Il n’y a qu’une cour, et les jardins occupent à l’Est, la place qu’occupent aujourd’hui les parkings.

Au lendemain de la Révolution, le Domaine fut racheté par Henri Marin NOTTA qui, avec son fils Vincent, l’exploitera jusqu’en 1860, date à laquelle Ernest GILBERT le reprendra.Le passage de l’agriculture traditionnelle à l’agriculture industrielle est particulièrement intéressant à suivre dans l’évolution du Manet, car il n’existe pratiquement pas de ferme en Région Parisienne où la documentation sur ce sujet soit aussi précise et abondante.La transition se fit par la Famille NOTTA, mais c’est avec les GILBERT que l’essor industriel fut le plus évident. La FERME en 1860 représente 300 hectares, ce qui à cette époque est considérable (MONTIGNY occupe 667 hectares).

En 1860, lorsque Ernest GILBERT prend la succession de Vincent NOTTA, la cour centrale est entièrement cernée de bâtiments. Des bâtiments annexes apparaissent dans la seconde cour.
Première cour: la maison d’habitation, des remises, deux granges, une écurie, une bergerie, un manège de battage et une distillerie.Seconde cour: le poulailler, la bergerie, un pressoir, une forge et une remise.
Nous sommes à une époque de transition: le cheval est utilisé comme animal de trait (20 chevaux), le troupeau de moutons est important. En revanche, il n’y a qu’une vingtaine de bœufs. La distillerie qui fonctionne à partir de 1862 va déterminer le changement.
Cette distillerie rend nécessaire de grandes quantités d’eau pour le traitement des betteraves (lavage, macération). Pour l’obtenir, tout un système de gouttières et de canalisations est installé pour récupérer les eaux de pluie et les conduire à la mare.

En 1862 également, la bergerie est convertie en bouverie et des cuves à pulpes sont mises en place. Désormais les bœufs, complément de la distillation betteravière vont augmenter en nombre.

En 1870, la production des céréales nécessite la construction d’une grange supplémentaire de 45 m X 20 m. Elle peut contenir jusqu’à 60.000 gerbes de blé. Sa charpente est d’un type nouveau préfigurant le lamellé-collé. Sans poinçon ni entrait, pour laisser le plus grand espace libre, une série d’armatures faites de planches assemblées et boulonnées, forme des arcs qui soutiennent la toiture. Ce type de charpente existe à la Ferme d’ORCIGNY et dans une Ferme de ROISSY.
Dans le même temps, le colombier est démoli.
En 1873, un silo à pulpes est construit. Il est relié par une voie ferrée étroite à la distillerie et aux cuves à pulpes qui se trouvent dans la seconde cour. A la même époque où est amorcé un remembrement des terres cultivées, l’exploitation qui comprenait aussi une Ferme à MONTIGNY, se regroupe. Les bâtiments de la Ferme de MONTIGNY sont démolis et les matériaux servent à construire une seconde bouverie qui double la surface de l’ancienne.
Vers 1880, la seconde cour se couvre de bâtiments nouveaux. En 1877, deux hangars avaient été construits pour abriter les instruments aratoires: une seconde bergerie s’ajoute à la première et peut contenir 500 bêtes.
Les modifications et adjonctions survenues ensuite ne changent guère la physionomie de l’ensemble. Le troupeau ovin décroît dans l’entre deux guerre et les bergeries deviennent remises pour les machines agricoles. De nouveaux hangars en construction métallique sont édifiés. L’abandon progressif des chevaux au profit des bœufs fait que l’ancienne écurie est transformée en étable.
Enfin, la distillerie disparaît en 1955.
La FERME est alors exploitée par M. Pierre RENARD, son dernier fermier.

En 1965 le Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région Parisienne préconise la création d’une Ville Nouvelle sur le Plateau de TRAPPES. L’A.F.T.R.P. est créée pour acquérir les terrains nécessaires à cette création: elle rachète le Domaine du Manet en 1970 et l’exploitation est définitivement arrêtée en 1978.
A part une campagne de travaux de mise hors d’eau du bâtiment D en 1981, aucun entretien n’est apporté aux bâtiments depuis cette date: certains bâtiments risquent la ruine si des travaux d’urgence ne sont pas entrepris rapidement.Ce serait le témoin de 700 ans d’histoire de l’activité humaine qui disparaitrait.
Consciente de la valeur historique, sentimentale et culturelle que représentait cette FERME, la commune de MONTIGNY LE BRETONNEUX décide de l’acquérir. La décision fut entérinée par une délibération du Conseil Municipal du26 Novembre 1984.
A partir de là, c’est tout un programme de réhabilitation et de gestion qui fut tour à tour étudié, puis concrétisé afin de donner naissance à un centre culturel et de communication d’entreprises nommé la Ferme du Manet.

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